di Yannick Gouchan
Le volume di Antonio Lucio Giannone, Sentieri nascosti. Studi sulla letteratura italiana dell’Otto-Novecento, Lecce, Milella, 2016, sixième numéro de la collection « Contemporanea » chez l’éditeur apulien Milella, se présente sous la forme d’un recueil d’essais consacrés à la culture littéraire italienne, et notamment méridionale, entre le Risorgimento et la fin du XXe siècle. Le volume est divisé en trois parties principales qui rassemblent chacune plusieurs articles.
La première partie (« Trittico su Sigismondo Castromediano ») est entièrement consacrée à une figure historique du Salento, le Duc de Castromediano, dont le rôle dans le processus d’unification de la Péninsule est actuellement réévalué, aussi bien par des critiques universitaires comme Giannone que par les autorités locales de Cavallino, la localité qui s’enorgueillit d’avoir vu naître le Duc et qui organise régulièrement des manifestations autour de cette figure. Le premier et le deuxième article (« Sigismondo Castromediano e la memoralistica risorgimentale » ; « Epopea risorgimentale nel Sud: Castromediano e altri memorialisti ») sont consacrés à l’étude de la production de type autobiographique de Castromadiano, dont on souligne l’originalité au sein des nombreux mémorialistes risorgimentaux. Le Duc a en effet écrit un impressionnant volume intitulé Carceri e galere politiche. Memorie del duca Sigismondo Castromediano, réédité en 2011, d’une grande richesse pour mieux connaître la période de répression des Bourbons contre les patriotes méridionaux. Le troisième article (« “Il più leale tra noiˮ: la figura di Sigismondo Castromediano nel romanzo di Anna Banti, Noi credevamo ») se concentre en revanche sur la figure du Duc à travers le filtre narratif fictionnel de l’écrivaine d’origine calabraise Anna Banti, dans son roman historique Noi credevamo (1967). Castromediano n’est pas le protagoniste du roman (c’est Domenico Lopresti, inspiré du propre grand-père de Banti) mais il constitue un personnage très important pour comprendre les méandres entre les désaccords et l’amitié entretenue par deux patriotes du Royaume des Deux-Siciles ayant payé leur engagement par des années de bagne, avant de siéger au Parlement de Turin.