Voyage d’étude en croisière

di Gianluca Virgilio

À Annie Gamet, en souvenir de ses voyages.

Les voyages aujourd’hui sont aussi beaux qu’autrefois

Et un navire sera toujours beau uniquement parce que c’est un navire

Voyager est encore voyager et le large demeure où il fut toujours –

 Nulle part. Dieu merci !

Fernando Pessoa, Ode maritime,

 traduite par Armand Guilbert, Éditions Fata Morgana, 1980

L’intérieur du bateau m’a rappelé l’Overlook Hotel du film Shining de Stanley Kubrick : quinze ponts avec un nombre énorme de chambres donnant sur de très longs couloirs dans lesquels j’ai aussitôt éprouvé un sentiment d’égarement. Où est ma chambre ? Où sont mes élèves, et mes collègues ? Parfois j’en rencontre un qui erre désorienté à la recherche de son logement. Même le motif de la moquette est labyrinthique. Dans les espaces communs on passe d’un salon à l’autre, on traverse des restaurants, des bars, des casinos, des boutiques, etc. Il y a aussi le grand théâtre où chaque soir a lieu un spectacle, la salle de sport, le centre médical, la discothèque… Il y a surtout l’abondance de nourriture disponible, incluse dans l’offre prépayée : de la nourriture, tant et plus, à volonté au buffet ouvert une bonne partie du jour et de la nuit, ou bien au restaurant où les touristes sont servis par un personnel empressé. Le bateau est une petite ville flottante. On m’a raconté qu’un nombre considérable de retraités transfèrent leur pension mensuelle à la compagnie de navigation des grands navires de croisière en échange d’une cabine pour le restant de leurs jours. Certains se font ensevelir en mer. Est-ce vrai ? Pour nous, c’est le lieu de notre voyage d’étude, réservé aux lycéens des classes de terminale.

***

Questa voce è stata pubblicata in Scolastica, Traduzioni di Annie Gamet e contrassegnata con . Contrassegna il permalink.

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *