À propos de l’Album d’une enfance dans le Salento, écrit par Antonio Prete

di Annie Gamet

Parmi les livres qui m’ont été offerts fin 2023, il en est un qui a de suite attiré mon attention : l’Album di un’infanzia nel Salento, écrit par Antonio Prete ((Bollati Boringhieri, Torino, novembre 2023). La littérature d’un pays étranger m’a toujours été essentielle comme approche de ses paysages, de l’architecture de ses villes, des mœurs de ses habitants, de leurs sensations et émotions particulières, façonnées par l’histoire. En l’occurrence, ce livre venu de la lointaine terre salentine jusqu’à moi qui vis au nord de la France, a d’emblée suscité le désir de reparcourir quelques-unes de ses vie traverse qui font maintenant partie de mon univers intérieur pour les avoir fréquentées autrefois, et d’y ajouter la profondeur de la distance temporelle de l’enfance de l’auteur dont bien des pages lues précédemment on su me toucher. J’ai lu l’ouvrage d’un trait, avec avidité, puis il est devenu mon livre de chevet, l’illustration de la couverture – un album d’où s’échappe une ancienne photo en noir et blanc, nonchalante promenade en barque – m’invitant régulièrement à le feuilleter plus paresseusement, plus méditativement.

La première page est inoubliable :  nuit noire étoilée, une mère emmène son enfant dans une course effrénée sous les bombes, jusqu’au refuge qui les sauvera de la mort. D’une écriture rapide, Antonio Prete, utilisant le « je » – il est cet enfant sidéré – note précisément ce qui s’est fixé dans sa mémoire cette-nuit-là, les sensations nouvelles qu’il a tenté de rattacher à l’expérience rassurante des fêtes, tout en percevant instinctivement, en particulier dans la voix de sa mère, le danger et l’extrême urgence de la situation.

À la dernière page du livre, l’auteur offre à la contemplation du lecteur une photo, la seule de l’Album, celle qu’il a lui-même longuement observée et décrite dans les chapitres 2 et 4 : le portrait de sa mère, Antonietta Manieri, photographiée en 1943, soit à l’époque de la scène initiale. Le lecteur qui n’ignore rien des dangers ni des drames que la jeune femme affronte à cette période – la guerre et la grave maladie de son enfant n’étant pas les moindres – ne peut qu’être fortement saisi par la paix intérieure qui émane du beau visage aux traits fins que les épreuves de la vie ne sont pas parvenues à altérer. Tout au plus notera-t-on une certaine mélancolie dans le regard, qui avec l’expression à la fois grave et sereine confère à la photographie son caractère atemporel. Rien d’anecdotique ni d’apprêté dans ce portrait, il est empreint de la douceur que le temps finit par répandre sur toute douleur.

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1 risposta a À propos de l’Album d’une enfance dans le Salento, écrit par Antonio Prete

  1. Antonio Devicienti scrive:

    Trovo splendido, partecipato e molto accurato quest’intervento sul libro di Antonio Prete; inoltre (mi sia consentito scriverlo) in quanto Salentino sono felice del fatto che la sensibilità di Annie Gamet sappia cogliere e apprezzare le peculiarità della storia, della mentalità e del senso del vivere dei Salentini.

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