di Laura Fournier-Finocchiaro
Le cent-cinquantième anniversaire de l’Unité italienne a coïncidé avec les célébrations du bicentenaire de la naissance du duc Sigismondo Castromediano (le 20 janvier 2011), patriote originaire de la ville de Cavallino di Lecce, dans la région du Salento (Pouilles). Antonio Lucio Giannone et Fabio D’Astore, dans le colloque organisé pour l’occasion puis dans leur volume d’Actes, offrent une mise au point significative sur les travaux réalisés depuis une vingtaine d’années et ouvrent de nouvelles pistes de recherche sur le « Bianco Duca », qui à cause de ses idées libérales fut emprisonné pendant dix ans dans les prisons des Bourbons et qui fut l’un des principaux mémorialistes du Risorgimento. Dès sa préface, Giannone pointe que l’objectif principal des chercheurs doit être aujourd’hui de replacer Castromediano dans sa dimension nationale, qui lui appartient de plein droit et de laquelle il est resté injustement exclu.
Le volume, qui comporte douze articles, est articulé selon trois axes, correspondants aux phases principales de la vie du duc : la lutte patriotique, l’écriture des mémoires, en particulier de son expérience de prisonnier, l’activité politique marquée par l’animation de la vie culturelle de sa région. Les textes, disposés par ordre chronologique, commencent par un premier groupe centré sur les récits des Memorie qui se réfèrent aux années de jeunesse et de la première maturité de Castromediano, passées en grande partie, entre 1848 et 1859, dans les prisons bourboniennes. Après sa captivité et sa libération, commence une nouvelle période que Castromediano passe à Turin, entre 1859 et 1865, d’abord en tant qu’exilé puis comme député du premier Parlement italien. La troisième et dernière phase d’activité du duc, entre 1865 et sa mort en 1895, se situe sur ses terres, dans le Salento. Castromediano œuvre intensément à la promotion et à l’organisation de la culture, par différentes initiatives qui ont laissé des traces jusqu’à aujourd’hui.