Correspondance

di Annie Gamet



Jan Vermeer, Donna che scrive una lettera, 1665 circa, olio su tela, 45×39,9 cm, National Gallery of Art, Washington.

L’écriture est un art d’oiseleur, et les mots sont en cage avec des ouvertures sur l’infini.

Charles-Albert Cingria

Le mot est polysémique, mais qu’il s’applique prosaïquement à l’organisation concrète des liaisons ferroviaires et aériennes ou qu’il désigne l’écho mêlé des sensations humaines dans la poésie baudelairienne, là où les parfums, les couleurs et les sons se répondent, dans toutes ses acceptions il évoque la mise en relation, le lien, l’accord, l’harmonie.

Le mot est beau, ample à l’écrit autant qu’à l’oral, douceur assourdie de ses quatre syllabes qui imposent leur rythme et dont aucune ne saurait être escamotée, effet feutré des sonorités bien distribuées entre consonnes, voyelles et nasales, jusqu’à la finale du e, dit à tort muet, en réalité essentiel pour l’ouverture à laquelle il donne accès.

Le mot me plaît particulièrement lorsqu’il désigne l’ensemble des lettres que s’échangent les amants, les amis, les parents. Je l’associe volontiers au verbe entretenir, il prend alors toute son importance, car entretenir une correspondance suppose le désir conscient et partagé de créer le lien, de le faire vivre, et de le conserver comme un bien précieux. Tant il est vrai que lorsque le lien affectif est rompu, des lettres écrites dans l’enthousiasme sont rageusement brûlées, volontairement détruites ou tombent dans l’oubli.

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