Le deuxième volet de l’ouvrage rassemble cinq essais sur la littérature contemporaine : on prend d’abord en examen le rapport de la poétesse Ada Negri – désormais, malheureusement, un peu oubliée –avec la Rivista d’Italia dans les années 1918-1919, en se fondant sur la correspondance écrite par Michele Saponaro, rédacteur du périodique. Puis c’est l’écrivain des Pouilles Vittorio Bodini – un autre auteur peu étudié par la critique académique italienne – qui fait l’objet de l’essai suivant, non pas le poète mais le romancier, et en particulier son livre inachevé Il fiore dell’amicizia, publié en 1983. L’essai suivant est consacré à l’écrivaine napolitaine Anna Maria Ortese. Il est question d’analyser les neufs écrits de type journalistique qu’elle a rédigés lors d’un voyage dans les Pouilles au début des années 1950, publiés dans le volume La lente scura. Scritti di viaggio (1991, puis 2004). Le voyage s’est effectué pour le compte de l’hebdomadaire milanais Noi donne, organe officiel de l’Union des femmes italiennes (UDI). Une autre écrivaine méridionale du Salento, probablement pas assez reconnue au niveau national, fait l’objet de l’article suivant : Rina Durante. Giannone se penche précisément sur son unique roman, La malapianta, publié en 1964, centré sur une histoire familiale durant les années fascistes, et dont l’influence du cinéma des années 50 et 60 se ressent fortement sur les choix narratifs. Pour terminer, un article propose l’étude linguistique et stylistique de la poésie en dialecte leccese de Nicola G. De Nonno, qualifiée par Giannone de « poésie philosophique », et notamment le recueil Lu senzu de la vita (1992).
La dernière partie du volume (« Critica e critici ») débute par l’interprétation de l’œuvre de Vincenzo Monti par Luigi Russo. Puis on trouve un hommage au professeur et critique Mario Monti, spécialiste de poésie italienne contemporaine, notamment d’Albino Pierro, originaire de Basilicate, et Vittorio Bodini, déjà cité plus haut. Un autre hommage est consacré au critique Donato Valli et à son maître Girolamo Comi.
Le livre de Giannone permet donc d’approfondir la culture historiographique et littéraire du Sud italien profond, souvent marginalisée dans l’élaboration progressive d’une culture nationale (d’où le choix du titre « Sentieri nascosti ») et dont les qualités sont parfaitement démontrées.
[In “Italies », 21 | 2017, pp. 521-522].