L’université italienne est une université pleine de gaspillages. Elle est soutenue par les impôts des plus pauvres, mais fréquentée par les enfants des riches.
De telles affirmations constituent l’ossature du discours de ceux qui, au sein ou en-dehors du gouvernement, veulent réformer l’université. Le trop plein des universités vient de ce que même les non-méritants peuvent la fréquenter. Entassés comme des animaux, les « surnuméraires » réclament un droit qui ne leur appartient pas. Tout le monde ne peut pas aller à l’université : ça coûte trop cher, quand les non-méritants aussi veulent la fréquenter.
La conclusion de cette litanie est très simple : relever les droits d’inscription, étendre le numerus clausus à toutes les facultés, distribuer quelques miettes sous forme de bourses d’études et de prêts d’honneur, différencier les financements des universités et les traitements des chercheurs et enseignants.
Prêts d’honneur : les étudiants méritants, même pauvres, méritent un soutien. Mais pas de cadeau, sinon ils pourraient se laisser aller et cesser d’être méritants ! 100 000 euros pour quelques années d’université, voilà un prêt avantageux qu’il faudra payer pendant quelques années, 30 ou 40, et rembourser intégralement, centime après centime. D’ailleurs, c’est bien connu, le chantage économique, réfrénant énergies et désirs, rend compétitif et dynamise la course vers la ligne d’arrivée. Pour les riches, le mérite ne compte pas, l’argent suffit à régler les problèmes, mais pour les pauvres, le mérite représente tout. Seuls les meilleurs peuvent s’en sortir ! Donc les « jeunes », déviants par excellence, doivent être mis à l’épreuve et sélectionnés avec soin. La sélection garantit la qualité, parce qu’elle réduit la quantité. Sélection par l’argent, sélection par le mérite.