di Gianluca Virgilio
Les migrants et l’inégalité entre les hommes. Dans l’article intitulé Les migrants et la lutte des classes (« La Repubblica », 19 juin 2018, p. 33), Massimo Riva écrit : « Assurément ce n’est pas un hasard si les gouvernements les plus extrémistes à l’égard des migrants adoptent un discours et des politiques dont les connotations fascistes sont de plus en plus manifestes. En effet derrière tout cela, se cache une vieille connaissance de l’Histoire ; la lutte des classes. Mais cette fois avec le sens spécifique d’utilisation des citoyens les plus exposés comme boucliers humains dans le but stratégique d’épargner aux classes dominantes l’obligation de renoncer à leur niveau de rente (division interne et internationale du travail) qu’ils voudraient graver dans le marbre. Désigner le migrant comme l’ennemi absolu a pour fonction de masquer l’inégalité croissante dans le pays. »
Voilà, en résumé, le récit avec lequel notre classe dirigeante trompe les gens : le migrant, qui vous agace à l’entrée du supermarché ou sur votre chemin dans la rue, c’est votre ennemi ; et il vous appauvrit, puisque c’est vous qui payez son droit de séjour en Italie. Prenez-vous en à lui, et pendant que nous, nous faisons nos affaires et augmentons notre richesse grâce aux travailleurs en règle, trimez et distrayez-vous en lui donnant tous les torts. Pas grand chose à ajouter : au fond de la question sociale et politique, on retrouve toujours le problème de l’inégalité, que le puissant du moment cherche à cacher avec un récit mensonger.