En semaine, très attendus les après-midi de jeux avec les copains de Galatina, le repas vite expédié Gianluca rejoint Raffaele qui a à peine commencé le sien aussi vite pris et s’en suivent de nombreuses parties de billes et autre. Et quand il pleut le goût de la lecture commence avec les bandes dessinées. Très impressionné par le grand nombre de livres et la difficulté du rangement et l’accessibilité des ouvrages Gianluca se fait un plaisir d’aider son père. « Parfois mon père me demandait d’extraire un volume situé sous une haute pile, auquel il n’aurait pu facilement avoir accès sans mon aide. Alors, je m’y employais et m’acquittais de la tâche, au risque de rompre le fragile équilibre que les livres avait atteint avec le temps-les tours vacillantes s’appuyaient et se soutenaient les unes contre les autres ». Sur son bureau les livres les plus utilisés pour son enseignement de la littérature, au mur son diplôme de licence et le portrait de sa mère vénérée.
Et c’est en vacances à Leuca que le goût pour la lecture de livres, et non plus de bandes dessinées, se précise lorsque Gianluca s’aperçoit de ce que lit un ami de vacances : Avoir ou être d’Erich Fromm, L’Anti Oedipe de Deleuze et Guattari, L’Homme unidimentionnel de Marcuse. A la fin du séjour chacun rêve de retrouvailles, et ce n’est pas sans regret que l’auteur écrit : « Quand on revient chez soi, que l’on reprend l’ancien rythme des mois de travail, revoir quelqu’un qu’on a connu dans un tout autre contexte n’a aucun sens, même amis comme nous l’étions, nous nous serions retrouvé ensemble, non pas comme des poissons dans l’eau, mais hors de leur élément ». Expérience éprouvée sans doute par le lecteur devenu « cet ami de longue date pour qui le livre Enfance salentine a été composé. »
Mars 2019
[Gianluca Virgilio, Enfance salentine, 203p. Introduction et traduction de l’italien par Annie et Walter Gamet avec un Prélude d’Antonio Prete. [APA 3826.00] ]